Influence realm
MY UPCYCLE, alias Margot Delbeque
Margot Delbeque, étudiante en école d'ingénieur à Toulouse et couturière autodidacte, s'est lancée sur les réseaux sociaux il y a deux ans pour partager ses conseils en upcycling couture. Forte d'une visibilité grandissante ces derniers mois, elle compte actuellement 9 000 abonnés sur Instagram et 27 000 sur TikTok. Elle a officiellement obtenu le statut d'influenceuse en septembre 2023.

Interview avec Margot Delbeque
Parle-nous de toi et de ce que tu partages sur les réseaux sociaux.
Salut ! Alors moi c’est Margot Delbeque. Sur les réseaux sociaux, je partage principalement mes créations en couture. J'ai commencé cette aventure en lien avec l'upcycling. L'upcycling, c'est quand tu fais du recyclage, mais en version améliorée, où tu donnes de la valeur à des choses qui n'en avaient plus. J'ai appris la couture toute seule. J'ai tout appris en autodidacte avant de coudre tous mes vêtements. Sur les réseaux sociaux, je donne mes tips, mes conseils pour apprendre la couture seul, de son côté et de manière économique.
Comment as-tu découvert ta passion pour la couture et qu’est-ce qui t’a motivé à la partager en ligne ?
Ma passion pour la couture remonte à mon enfance. J'étais vite devenue accro à créer des choses, surtout des vêtements, car j'aime m'habiller avec mon style. Pour ce qui est des réseaux sociaux, c'est un peu par hasard. Mon aventure en ligne a débuté il y a deux ans lorsque j'ai publié une vidéo retraçant le processus de création de ma robe de gala. Les retours positifs m'ont incitée à partager davantage et à aider les gens en répondant à leurs questions. C'est ainsi que j'ai découvert mon passion pour les réseaux.
As-tu eu des collaborations significatives jusqu’à présent ?
Alors, une collaboration vraiment marquante a débuté en juin 2023. C'était ma première grande collaboration. Jusqu'à ce moment-là, c'était plutôt du type, on m'envoyait du tissu et je créais quelque chose avec. Mais il n'y en avait pas beaucoup. En juin, je suis arrivée à Paris et c'est là qu'une agence d'influence m'a contactée. Ils cherchaient quelqu'un pour créer des vidéos à partager sur les réseaux sociaux pour un stand Up Cycling tenu par La Banque Postale pendant le festival Solidays. Depuis cette expérience, j'ai eu pas mal d'autres collaborations, notamment en couture. J'ai collaboré avec Clarins et avec une application de vente de seconde main. En ce moment, la majorité de mes collaborations sont centrées autour de la couture.
En quoi te considères-tu plus comme une influenceuse que comme une créatrice de contenu, surtout après avoir obtenu le statut d’influence ?
J'ai mis du temps à accepter le terme "influenceuse". Cependant, en septembre dernier, lorsque j'ai commencé à recevoir des codes promo et des rémunérations, j'ai réalisé que je recommandais activement des produits. C'est à ce moment que j'ai assumé le statut d'influenceuse, bien que le terme ait parfois une connotation négative.
Comment interagis-tu avec ton audience pour maintenir l’engagement ?
Pour maintenir l’engagement, il y a les DM (Messages privés), il y en a beaucoup à vrai dire. J’essaie d’y répondre même si les délais sont un peu longs. Sinon, avec les storys. En fait, c’est quand je poste des storys que les conversations s’enchaînent. Je réagis aussi en répondant aux storys de mes abonnées. Sinon pour vraiment interagir avec plus de monde, j’organise des défis coutures. J'adore voir les gens s'enthousiasmer et partager leurs créations en lien avec le thème. C'est génial parce que ça me permet de découvrir de nouveaux comptes et de nouvelles personnes. À chaque fois, je prends le temps de laisser des commentaires pour remercier ceux qui ont participé et les féliciter pour leurs créations. C'est vraiment de cette manière que je m'implique et interagis avec ma communauté.
Quelle place les réseaux sociaux occupent-ils dans ta vie et comment ont-ils influencé ou enrichi ton expérience personnel ?
Les réseaux sociaux, ça prend 2 à 3h par jour dans mon quotidien. Ça prend beaucoup de place mais j’aime bien ça donc on fait avec. Ça m’influence d’une manière positive, je dirais, j’ai justement du mal à me concentrer sur autre chose. Disons que les réseaux sociaux et la création de contenu, c’est vraiment ce que j’apprécie à côté de ce que je fais en alternance ou en école d’ingénieur, je n’ai pas le même plaisir, on va dire.
Ou alors ça peut prendre une dimension assez stressante aussi quand je suis en workshop toute la journée et que je ne peux pas me connecter aux réseaux ou que je ne peux pas faire ce que j'ai à faire. Alors, je planifie un peu tout. C'est vrai que quelquefois ça me stresse un peu mais je vais pas mal non plus. Je me dis que j'ai mieux à faire que de travailler là où je suis, parce que ce n’est pas forcément ce que j'apprécie.
Penses-tu étendre ton audience à l’échelle internationale à l’avenir, ou prévois-tu de maintenir principalement un public français ?
J’ai un très bon niveau en anglais, alors j’aurais bien aimé faire des vidéos en anglais. Mais après je me dis que, OK, ça élargit l'audience, mais au final, pour quoi faire ? Je ne vois pas trop l'intérêt finalement. Je me vois bien rester qu’avec mon public français. Moi, mon but, c'est vraiment de rendre la couture accessible en France. J'ai, d’ailleurs, des projets un peu plus ambitieux, mais qui concernent vraiment que la France.
Où te vois-tu dans 3 ans ?
Alors, où est-ce que je me vois dans trois ans ? La grande question ! Je n'ai pas fini mes études, il me reste un an et demi. Alors déjà, ça sera obtenir mon diplôme. Et dans 3 ans, je ne sais pas en fait… soit je signe un CDI pour garder une sécurité financière, soit je me lance en entrepreneuriat. C’est pour ça que je me suis dit que je me laissais un an et demi, le temps d'avoir mon diplôme, pour voir comment évoluent les réseaux et pour voir si j'arrive à m'en sortir niveau rémunération. Pour l'instant, ce n'est pas du tout le cas, soyons clairs, mais pourquoi pas étendre ça à plus tard. Je sais qu'en tout cas, le métier d'ingénieur ne me correspond pas vraiment. Alors pourquoi pas faire un mix de ces deux univers, parce que j'ai déjà quelques idées qui commencent à se développer. Alors voilà, pourquoi pas développer un peu tout ça en entrepreneuriat d'ici 3 ans ?